Contraception et greffe rénale

La prescription d’une contraception chez une patiente greffée doit prendre en compte les maladies, les traitements anti-rejets et les interactions entre contraception et traitements.

En dialyse, la fertilité est abaissée et plus de la moitié des femmes n’ont plus de règles (cela signifie qu'une grossesse ne peut pas avoir lieu). Pour l'autre moitié des femmes, la contraception reste nécessaire et son choix doit être décidé en lien avec le gynécologue et le néphrologue.

Après la greffe, la fertilité est le plus souvent restaurée 📈

Mais certains médicaments immunosuppresseurs (anti-rejets) peuvent limiter l’efficacité et augmenter les effets indésirables (en particulier le risque d'infections) de certains modes de contraception.

Cas de la contraception après une greffe non compliquée 💊

En cas de greffe d’organe non compliquée (qui n'a été suivie d'aucun échec, rejet, d'aucune infection grave...) les méthodes contraceptives autorisées sont :

• La contraception à base de progestatif (hormone) seul
  • Forme orale microprogestative, implant à l’étonogestrel, acétate de médroxyprogestérone injectable
• Le dispositif intra-utérin
  • En cuivre, à libération de lévonorgestrel
• Les méthodes barrières
  • Préservatifs, diaphragme et cape associés à un spermicide.

👉 Rappelons que seul le préservatif (masculin et féminin) protège des infections sexuellement transmissibles !

Cas de la contraction après une greffe compliquée ⚠️

En cas de greffe d’organe compliquée (échec aigu ou chronique, rejet du greffon ...), les méthodes à base de progestatif seul et les méthodes barrières peuvent être utilisées tandis que la contraception oestroprogestative (associant les oestrogènes et les progestatifs comme hormones) n’est pas recommandée, voire contre-indiquée. Pour ce qui concerne les dispositifs intra-utérins, ils peuvent être maintenus, mais ne doivent pas être mis en place après la transplantation.

Cas de la contraception pour les femmes chez qui la grossesse est contre indiquée 🚫

Si vous êtes dans le cas où la grossesse représente un risque qui ne peut pas être envisagé, vous devez être informée au maximum sur les méthodes barrières (préservatifs masculins et féminins, diaphragme et cape cervicale avec spermicide). Ces méthodes utilisées pour la prévention d’une grossesse peuvent ne pas être appropriées en raison du taux d’échec relativement élevé lors de leur utilisation au long cours. Il est important de vous tourner vers votre gynécologue et vers votre pharmacien.

Cas de la contraception d'urgence 🆘

Pour ce qui concerne la contraception en cas d’urgence, les progestatifs à l’acétate d’ulipristal, au lévonorgestrel et la contraception oestroprogestative orale peuvent être utilisés tandis que les dispositifs intra-utérins (DIU) contenant du cuivre sont autorisés pour les greffes sans complications (mais ne sont pas recommandés en cas de greffe ayant eu pour suite des complications).

Interactions médicamenteuses potentielles 🔗

Il est indispensable de vérifier les interactions médicamenteuses qui peuvent avoir lieu et pouvant altérer l’efficacité de la contraception ou du traitement anti-rejet. Seul votre médecin est à même de vérifier ces interactions.

• L’acétate d’ulipristal peut entraîner une augmentation de ciclosporine, de tacrolimus, de sirolimus et d’évérolimus, s’il est administré en même temps par voie orale.
• La contraception œstroprogestative peut entraîner une augmentation de sirolimus, de ciclosporine, de tacrolimus et des corticoïdes. Il est recommandé de doser régulièrement ces immunosuppresseurs dans le sang.

Une contraception efficace s’impose si vous êtes sous sirolimus ou sous évérolimus. Pour le sirolimus, la contraception doit être poursuivie 12 semaines après son arrêt, et pour évérolimus au cours des 8 semaines suivant l’arrêt du traitement. De la même manière, le mycophénolate ne doit pas être pris sans une contraception efficace (il est recommandé d’en associer deux de façon complémentaire) !

♀️♂️Toute méthode contraceptive doit être adaptée à chaque femme et choisie par et avec vous, en concertation avec le gynécologue et le service de transplantation en fonction de votre quotidien et des éventuelles contre-indications.
La méthode choisie peut évoluer au fil de la vie et des situations rencontrées par vous-même ou dans votre couple.