Depuis décembre 2019, une pandémie due au virus respiratoire Sars-CoV 2 ou COVID-19 met en péril la santé mondiale et notamment celle des personnes fragiles à la suite d’une transplantation. Que faire en cas de premiers symptômes ? Pourquoi reste-t-on positif plus ou moins longtemps ? Et qu’est-ce que cette nouvelle maladie appelée “COVID long” ?
Comment redoubler de vigilance ?
Suite à votre transplantation, vous prenez régulièrement des immunosuppresseurs vitaux pour votre greffon et votre système de défense envers les virus et autres microbes en est affaibli. De ce fait, vous faites partie de la catégorie des personnes vulnérables qui doivent redoubler de vigilance pour éviter l’infection. Bien que vous soyez vacciné, et cela s’applique de la même manière pour les non-immunodéprimés, la vigilance et la protection individuelle sont les armes les plus efficaces en cette période.
Afin de vous protéger au mieux :
- Vous pouvez évoquer cela avec votre pharmacien dans le but de commander des masques FFP2, afin d’avoir une protection maximale de vos voies respiratoires. Les masques de ce type doivent remplir les exigences suivantes pour être sûr de leur qualité :
- Norme EN 149 (Norme européenne),
- Désignation imprimée : EN 149 (indication de l’année) FFP2, et marquage CE (Certificat de conformité aux exigences européennes)
- Forme et taille : il convient de choisir la forme et la taille qui conviennent à la forme du visage.
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- Les masques de protection respiratoire, tels que les masques FFP2, sont conçus de manière à ce que l’air expiré et l’air inspiré passent tous deux à travers le matériau filtrant, ce qui permet de filtrer les particules potentiellement chargées de virus. Vous pouvez porter le FFP1 pendant 4h, et le FFP2 pendant maximum 8h.
- Soyez toujours vigilant à surveiller votre état de santé (prise de température,...) et faites-vous tester en cas de symptômes.
- Dans les situations où vous êtes entouré d’un grand nombre de personnes, gardez vos distances en évitant les contacts étroits et prolongés ainsi que les grands rassemblements.
- Si vous travaillez, veillez à respecter les mesures de protection en vigueur dans votre environnement de travail, et éventuellement d’avoir un environnement de travail protégé (pas d’open space, envisager du télétravail,...)
Que faire en cas de premiers symptômes ?
En cas de premiers symptômes, alerter PAR TÉLÉPHONE votre médecin traitant et/ou votre néphrologue ou contacter le centre de greffe si cette dernière est récente. Ne vous rendez pas physiquement dans un établissement de santé.
N’arrêtez en aucun cas votre traitement immunosuppresseur. C’est à votre médecin d’évaluer votre état et d’adapter votre traitement si nécessaire.
Suite à cela, vous devez surveiller le moindre symptôme qui signerait l’aggravation de votre infection au COVID-19 : fièvre supérieure à 38,5°C, difficultés respiratoires (essoufflement, souffle court, mal à la poitrine,...), perte d’appétit importante et perte de poids, modification des sens (problèmes de vision, de l’odorat, du goût…), …
Isolez-vous et reposez-vous, et n’oubliez pas de prévenir votre employeur de votre situation car vous devez continuer de rester dans un environnement sécurisé. Vous pouvez être asymptomatique sur le moment (positif sans symptôme) puis pré-symptomatique (positif avec des symptômes qui arriveront beaucoup plus tard lors de l’infection).
D’après l’Agence de Biomédecine, si l’immunosuppression est ajustée avec la modification des traitements pour être moins importante au moment de l’infection COVID-19, elle sera de nouveau réaugmentée dès la guérison (qui est estimée autour du 10ème jour après le début des symptômes et 48h après la disparition de la fièvre ou la dyspnée).
Pourquoi peut-on être positif pendant des semaines ?
Vous avez été testé positif au COVID-19 et suite à un deuxième test à la fin de votre isolement, vous êtes toujours positif même si vous ne présentez plus de symptômes. Ne vous inquiétez pas, ce problème a pu être rencontré par de nombreux patients positifs ! En moyenne, chez la plupart des personnes, le test reste positif 5 à 7 jours, et pour certains patients chez qui le portage peut être plus long, cette positivité peut s’étendre à 8 semaines.
Plusieurs explications peuvent être à l’origine de cette situation :
- La technique de détection par test RT-PCR (couramment appelée PCR) est ultra performante et peut alors détecter même une infime présence du virus dans vos voies respiratoires et donc amener le test à rester positif longtemps.
- Une légère excrétion du virus peut subsister, insuffisante pour que vous soyez contagieux, ou pour causer des symptômes mais suffisante pour une détection par la technique de la PCR.
- Le variant que vous avez contracté fait aussi varier ce temps de positivité.
- Cela dépend aussi de votre immunité, et en tant que patient immunodéprimé et si vous avez eu une forme sévère voire grave, vous pouvez encore excréter le virus plus longtemps (des semaines, voire des mois) que les patients non immunodéprimés et donc être positif plus longtemps.
Concernant la contagiosité, et selon l’Institut National de la Santé Et de la Recherche Médicale (INSERM), « il se déroule en moyenne 5 à 8 jours entre l’infection par le virus et la possibilité de le transmettre à un tiers, que l’on développe des symptômes ou non. Il diminue progressivement à partir du 7e jour suivant l’apparition des symptômes. Il devient limité au-delà de 10 jours et exceptionnel après 14 jours ».
Qu’est-ce que le COVID long, quels peuvent être les symptômes ?
Beaucoup de temps s’est écoulé entre le début des signalements de COVID long et la reconnaissance de cette maladie comme telle. Cette maladie peut prendre un grand nombre de formes et varie énormément en fonction de chaque patient. Ses caractéristiques sont des atteintes de plusieurs organes (cerveau, cœur, estomac/intestins, sphère ORL (nez, bouche, oreilles, peau, poumons,...) et qui se développent pendant l’infection et persistent plus de 4 semaines après.
Différence entre COVID aigu et long
Diop, I., M., Kokkinakis, I., Dabiri, C., W., Vallière, S., d., Cornuz, J., Favrat, B., Prise en charge des patients avec Covid long : illustration par des cas cliniques, Rev Med Suisse, 2021/758 (Vol.7), p. 1915-1921.
L’explication exacte n’est pas encore bien connue, mais les scientifiques pensent que l’inflammation longue et brutale lors de cette infection peut causer des dommages, des lésions, plus durables amenant à un COVID long. A ce jour, la durée maximum de la forme longue du COVID-19 est inconnue, mais de nombreux cas perdurent au-delà de plusieurs mois.
Concernant l’intensité du COVID long, il semblerait que cela se déroule selon des vagues de symptômes qui sont de moins en moins intenses après chaque vague… Dans tous les cas, elle affecte différemment la qualité de vie et peut nécessiter une rééducation (de l’odorat par exemple) ou peut aller jusqu’à la nécessité d’hospitalisation.
La liste des symptômes du COVID long s’étend au fur et à mesure que les cas se déclarent …
L’association Après J20 se consacre depuis 2020 à faire reconnaître officiellement le COVID long comme nouvelle maladie chronique auprès des autorités de santé, du personnel soignant, et des instances gouvernementales.
Cette association propose des témoignages, des articles d’accompagnement, des informations sur la maladie elle-même et en matière de recherche scientifique, et d’études cliniques.
Cette association a très à cœur de faire bouger les lignes pour des milliers de personnes qui souffrent de ce nouveau fléau.
N’hésitez pas à aller consulter leurs ressources sur leur site internet : https://www.apresj20.fr